Le contexte
Vraisemblablement créée sous l’empereur Tibère, la cité de Divona (Cahors) occupait la quasi totalité du méandre de 200 hectares formé par le Lot, à l’exception de la zone inondable située sur la frange ouest.
La ville s’est vue dotée d’une importante infrastructure dont certains éléments sont encore visibles de nos jours. Ainsi, de l’architecture civile, publique ou privée, nous connaissons des insulae de cent mètres de côté, environ, se découpant à partir d’une trame orth ogonale axée sur le Cardo Maximus et le Decumanus Maximus. Les travaux récents du parking souterrain ont permis la mise à jour d'un amphithéâtre.
La voirie, constituée de rue pavées dont certains éléments ont été rencontrés rue E. Zola ou au chevet de la cathédrale entre autres, fonctionnait avec un réseau d’égouts bâtis et enfouis dont certaines sections fonctionnent encore de nos jours. Le théâtre des Cadourques, un des plus grands de la gaule romaine, permettait d’accueillir de 6 à 8.000 spectateurs. Daté par les fouilles de 1981 du règne de Claude, il était encore bien conservé avant sa destruction à la fin du siècle dernier. Le forum et les temples ne sont pas encore localisés avec certitude.
Les thermes publics dits de l’Arc de Diane complétaient la série de bâtiments publics incontournables pour un chef lieu de cité à l’époque gallo-romaine.
Pour la construction de cet aqueduc, la première difficulté technique a consisté à rechercher un approvisionnement en eau, potable et suffisamment abondant, localisé en un point altimétrique plus élevé que la partie haute de la cité de Divona. Parmi les diverses possibilités qui se sont offertes aux ingénieurs, la plus évidente car la plus courte en distance, concernait la vallée du Vers, soit à partir de la fontaine de Polémie, soit directement au ruisseau du Vers. Le hasard, mais est ce vraiment fortuit ?, fait que la prise d’eau s’est opérée au pied de l’oppidum gaulois de Murcens, commune de Cras. Ce fait est intéressant si l’on suppose, comme le veut la tradition, que sa population a été transplantée à Cahors, à la suite de la conquête romaine. La datation de l’aqueduc reste actuellement problématique. La fouille des thermes de Cahors, qui en constituaient le rameau principal (avec les fontaines), doit nous aider à approcher les périodes d’utilisation. Nous y référant, nous pouvons envisager le fonctionnement de l’aqueduc depuis la transition Ier-IIe siècle jusqu’à la fin du IVe siècle. Si la date d’abandon est très envisageable au vu d’autres aqueducs gallo-romains, il n’en est pas de même pour la date proposée de mise en service. Si l’on tente un parallèle avec le théâtre, ou les résultats récents des fouilles urbaines de la ville, nous constatons une organisation très développée qui est antérieure au règne de Claude. A ce titre, il est difficile d’imaginer que la réalisation de cet aqueduc et donc des thermes soit postérieure aux années cinquante du Ier siècle de notre ère. Peut être faudrait-il voir dans le premier état de l’édifice thermal une installation précoce, qui ne serait pas apparue évidente lors du suivi des travaux qui, il faut bien le dire, n’ont guère été facilités par les aménageurs et maîtres d’œuvre de l’époque.